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Guerre à l’Est de la RDC : Kinshasa s’impatiente sur les sanctions économiques à l’encontre de Kigali

En 2021, la capitale rwandaise, Kigali, exprime un profond sentiment de marginalisation au sein de la région des Grands Lacs, particulièrement en raison des rapprochements stratégiques entre Kinshasa et Kampala. La signature d’accords économiques et sécuritaires entre la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda a suscité des inquiétudes à Kigali, qui voit ses intérêts menacés.

 

Un rapport récent met en lumière les préoccupations rwandaises, notamment lorsque des équipes ougandaises ont lancé des travaux de construction de routes visant à relier les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri à Kampala. Ces infrastructures risquent d’exclure le Rwanda du commerce lucratif reliant l’est du Congo à la côte de l’Afrique de l’Est, exacerbant ainsi le sentiment d’isolement ressenti par Kigali.

 

Le rapport conteste également les affirmations du Rwanda concernant une recrudescence des violences anti-Tutsi au Nord-Kivu avant le retour en force du mouvement rebelle M23. En effet, il est indiqué qu’il n’existe guère de preuves tangibles soutenant cette thèse. C’est donc le 7 novembre 2021 que le M23, qui avait été défait en 2013, a relancé des offensives sur les flancs nord et ouest du Mont Sabinyo, apparemment à la demande de Kigali. Cette résurgence a été facilitée par la faiblesse persistante de l’État congolais, qui a dû faire appel à des entreprises de sécurité privées ainsi qu’à des groupes armés étrangers et locaux.

 

Cependant, ces groupes, tout comme le M23, recrutent principalement sur des bases ethniques, aggravant les tensions communautaires et régionales. Ce contexte complexe soulève des questions sur la stabilité de la région et sur les dynamiques de pouvoir en jeu.

 

Sur le plan diplomatique, la réaction internationale à cette crise a été jugée terne. Jusqu’à présent, Kigali n’a pas été soumis à des sanctions économiques, malgré les appels de Kinshasa en ce sens. Dans ce climat tendu, les deux groupes de recherche impliqués dans l’analyse de la situation suggèrent aux autorités congolaises d’entreprendre des réformes fondamentales dans le secteur de la sécurité. Selon eux, les forces armées congolaises, souvent perçues comme un outil de distribution de privilèges et d’extraction de ressources, doivent être transformées en un véritable service public au service de la population.

 

Ben Tshokuta

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