Le gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni a annoncé mercredi 07 août 2024, l’augmentation de l’impôt forfaitaire sur les revenus étrangers des super-riches transférant leur résidence fiscale en Italie. Ce montant va passer de 100 000 euros à 200 000 euros par an, une décision qui vise à ajuster un régime fiscal déjà attractif.
Introduit en 2017, l’impôt forfaitaire a été conçu pour attirer les milliardaires vivant à l’étranger et stimuler les investissements en Italie. Ce régime généreux, valable pour une durée de quinze ans, permet également d’étendre cette fiscalité avantageuse aux membres de la famille, moyennant un coût annuel de 25 000 euros.
Cependant, cette hausse de l’impôt ne concernera que les nouveaux arrivants en Italie et non ceux qui y résident déjà. Le ministère de l’Économie a précisé à l’Agence France-Presse que cette mesure vise à équilibrer la situation fiscale du pays tout en maintenant l’attrait pour les investisseurs étrangers.
À ce jour, 1 186 super-riches ont choisi de s’installer en Italie pour bénéficier de ce régime. Toutefois, il reste « très difficile d’évaluer » le montant total des investissements réalisés dans le pays, comme l’a souligné le ministre de l’Économie et des Finances, Giancarlo Giorgetti.
Cette révision fiscale intervient alors que l’Italie fait face à un endettement croissant et à des déficits en hausse, exacerbés par les primes vertes destinées au secteur de la construction. L’augmentation de la taxation des super-riches pourrait contribuer à la préparation du budget 2025 du pays.
L’ajustement de ce régime fiscal est également motivé par une volonté de l’Italie d’éviter une compétition entre nations pour attirer les plus riches par des mesures fiscales trop clémentes. « Nous sommes opposés au lancement d’une course entre les pays visant à créer des situations fiscales favorables », a déclaré Giorgetti, soulignant que des pays comme l’Italie, avec des marges de manœuvre fiscales limitées, risquent de perdre dans une telle compétition.
Ce changement intervient dans un contexte international où les pays du G20 se sont engagés fin juillet à Rio de Janeiro à collaborer pour taxer davantage les super-riches, afin de lutter contre les inégalités. Bien qu’aucun accord sur un impôt mondial n’ait été atteint, un compromis a été trouvé pour encourager chaque pays à augmenter sa fiscalité sur les plus fortunés.
Les discussions ont été notamment poussées par le Brésil sous la présidence de « Lula », mais n’ont pas trouvé un consensus universel. Des nations comme la France, l’Afrique du Sud, et l’Espagne soutiennent une taxation internationale accrue, tandis que les États-Unis ont rejeté ces négociations.
S. Tenplar NGWADI