Depuis le 26 juin 2024, la présidence de la République ne cesse de creuser un trou béant dans le Trésor public. Selon les données du ministère du Budget, les dépenses engagées atteignent 1193 milliards 598,1 millions de CDF, soit environ 426,2 millions USD, alors que les crédits budgétaires annuels étaient limités à 655 milliards 209,6 millions de CDF. Cela représente un dépassement budgétaire alarmant de 528 milliards 388,4 millions de CDF (192 millions USD) à la fin du troisième trimestre de 2024.
En dépit de cette situation financière critique, le ministre du Budget n’hésite pas à accorder encore plus de 70 millions USD à la présidence pour le quatrième trimestre 2024. Une décision qui suscite l’indignation, notamment parce qu’elle semble directement en violation de la Loi relative aux finances publiques (LOFIP).
Les causes de ce dépassement sont multiples. Quatre postes de dépenses ont particulièrement grevé le budget:
– Transferts et interventions de l’État : +235 milliards CDF
– Dépenses de prestation : +217 milliards CDF
– Biens et matériels : +85 milliards CDF
– Rémunérations du personnel : +27 milliards CDF
Cette gestion déficiente pourrait conduire à des dépenses totales de 1390 milliards 965,1 millions de CDF d’ici la fin de l’année, entraînant un dépassement budgétaire potentiel de l’ordre de 735 milliards 755,5 millions de CDF (262,7 millions USD) et un taux d’exécution de 212%.
La LOFIP, qui qualifie un tel dépassement de “faute de gestion”, pourrait permettre aux observateurs de conclure que la présidence agit en totale impunité. Est-ce une simple maladresse financière ou une conduite irresponsable au détriment des finances publiques ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes et soulèvent des questions brûlantes sur la gestion budgétaire et la responsabilité des décideurs.
Les débats s’intensifient autour de la pérennité des finances publiques alors que la population se demande : jusqu’où ira-t-on dans la dissipation des ressources ?
S. Tenplar NGWADI