Alors que le monde s’équipe de nouveaux smartphones et d’ordinateurs, une guerre silencieuse se déroule dans les mines de coltan de la République démocratique du Congo (RDC). Des groupes rebelles, contrôlant la région minière de Rubaya, imposeraient une taxe sur la production de ce minéral important, générant des revenus mensuels estimés à 300 000 dollars. Cette manne financière alimenterait la violence dans l’Est du pays, où les populations civiles sont prises en otage dans un conflit qui ne semble pas avoir de fin.

Bintou Keita, chef de la mission des Nations Unies en RDC, a alerté le Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur la gravité de la situation. La région de Rubaya représente plus de 15% de l’offre mondiale de tantale, un minéral essentiel pour les technologies modernes. « Cela génère environ 300 000 dollars de revenus par mois pour le groupe armé », a déclaré Keita. « Cela est profondément préoccupant et doit cesser ».

Le commerce illicite du coltan congolais finance non seulement les activités des rebelles, mais aussi la violence et l’exploitation des populations locales, qui sont souvent réduites à l’esclavage. « Le blanchiment criminel des ressources naturelles de la RDC sorties clandestinement du pays renforce les groupes armés, entretient l’exploitation des populations civiles, et sape les efforts de rétablissement de la paix », a ajouté Bintou Keita.

La situation s’est dégradée depuis la résurgence de la rébellion du M23 en mars 2022. Les groupes armés se sont transformés en entrepreneurs militarisés, profitant des revenus du commerce illégal du coltan pour se renforcer militairement et financièrement.

Cette situation soulève des questions éthiques et géopolitiques fondamentales. Est-il possible de profiter de la technologie sans alimenter une guerre meurtrière ? Comment peut-on garantir la traçabilité et l’origine du coltan, et s’assurer que sa production ne finance pas le conflit en RDC ?

S. Tenplar NGWADI