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RDC : le prix du carton de chinchard explose de 59 à 84 USD à Kinshasa, une crise alimentaire en marche ?

Le poisson chinchard, connu localement sous le nom de « mpiodi », devient une denrée rare et onéreuse sur les marchés de la capitale congolaise. En l’espace de quelques mois, le prix du carton de 30 kg a grimpé de 59 USD à 84 USD, suscitant l’inquiétude des consommateurs et des commerçants.

 

Les causes de cette flambée des prix sont multiples. Selon des commerçants interrogés par Radio Okapi, la rareté du chinchard dans les chambres froides est le principal facteur de cette augmentation. Face à cette situation, de nombreuses vendeuses se lèvent aux aurores pour tenter d’acheter ce poisson prisé. Dès 4 heures du matin, elles sillonnent les routes, mais malgré leurs efforts, certaines rentrent bredouilles.

 

« Nous venons à 4 heures pour acheter les chinchards, mais lorsque nous vendons au marché, les gens n’achètent pas », déplore l’une d’elles, visiblement frustrée par la situation. Les vendeuses qui réussissent à se procurer du chinchard sont contraintes d’augmenter leurs prix pour compenser la rareté.

 

Gradi Mupoyi, commerçant du marché de Ngaba a également exprimé son désarroi au micro d’Économico info : « L’État doit chercher une solution car les chinchards se mangent chaque jour. Nous ne pouvons pas nous permettre d’augmenter les prix alors que nos clients n’ont pas les moyens de payer ».

 

« Avant, je vendais facilement mes poissons. Maintenant, avec ce prix, les gens n’achètent plus. Je travaille dur, mais je ne gagne plus autant », a fait savoir la vendeuse Marina toujours dans le marché de Ngaba.

 

Cette crise alimentaire est exacerbée par plusieurs facteurs saisonniers et économiques. D’une part, la période de sécheresse entraîne souvent une diminution des stocks de chinchards, mais d’autre part, les récentes mesures gouvernementales interdisant l’entrée en RDC des véhicules immatriculés en Angola par le poste frontalier de Lufu compliquent encore la situation. Une partie des chinchards disponibles sur le marché provient traditionnellement de ce pays voisin.

 

Le coût supplémentaire du transport, lié à ces nouvelles restrictions, a ainsi un impact direct sur les prix des produits alimentaires. Les commerçants appellent donc le Gouvernement à intervenir rapidement pour réguler cette situation alarmante.

 

S. Tenplar Ngwadi

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