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La jeunesse congolaise face au défi du chômage : quand la débrouillardise devient une nécessité à Kinshasa

En République Démocratique du Congo, plus de 80 % de la population est confrontée au chômage. Selon un sondage réalisé en 2021 par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), 78 % des jeunes interrogés n’avaient pas d’emploi, et 25 % d’entre eux ne trouvaient pas d’opportunités dans leur filière d’étude.

 

Dans la capitale, Kinshasa, la situation est particulièrement préoccupante. Les jeunes diplômés se retrouvent souvent sans emploi, malgré leurs qualifications. Pour faire face à cette réalité, beaucoup se tournent vers des activités informelles, communément appelées « Coop ». Parmi ces activités, le cirage de chaussures dans les rues de la ville est devenu un moyen de subsistance pour de nombreux jeunes, y compris des mineurs.

 

Dan (nom d’emprunt), un jeune garçon rencontré dans la commune de la Gombe, témoigne de son expérience. « Il y a des jours où je gagne jusqu’à 30 000 francs congolais juste en cirant des chaussures », explique-t-il avec fierté. Cependant, il admet que ce jour-là a été l’un de ses pires. « J’ai gagné seulement 16 000 FC », laissant entendre qu’il peut toucher jusqu’à 800 000 FC par mois.

 

Sans domicile fixe et sans charges familiales, Dan a choisi d’épargner quotidiennement son argent. À proximité, trois autres jeunes mineurs s’affairent également à cirer des chaussures. Interrogés sur leurs gains, ils répondent avec un sourire complice : « Non, sinon on aurait acheté des véhicules ! » Ils révèlent gagner entre 7 000 et 9 000 FC par jour. « Si l’on ne dépense pas tout, on peut se retrouver avec environ 240 000 FC par mois, soit presque 100 dollars », ajoutent-ils.

 

Cette réalité met en lumière non seulement le désespoir économique auquel font face les jeunes Kinois, mais aussi leur résilience et leur capacité à s’adapter à des conditions difficiles. Alors que les opportunités d’emploi formelles restent rares, ces jeunes font preuve d’ingéniosité pour subvenir à leurs besoins dans un contexte de précarité croissante.

 

Ben TSHOKUTA

 

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