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Bancarisation des salaires en RDC : les enseignants du Kwango face à un vrai calvaire

La bancarisation des salaires, initiée par le gouvernement congolais sous l’ère du premier ministre Matata Ponyo, se présente comme une avancée pour améliorer la gestion des rémunérations des enseignants à travers le pays. Cependant, cette mesure, censée apporter efficacité et transparence, se transforme en véritable épreuve pour les enseignants des zones rurales, en particulier ceux de la province du Kwango.

 

Dans les grandes villes, comme Kinshasa ou Lubumbashi, le système fonctionne relativement sans accroc. En revanche, dans les villages reculés du Kwango, la réalité est tout autre. Les enseignants se voient contraints de parcourir de longues distances pour récupérer leurs salaires à Kenge, le chef-lieu de la province. C’est le cas d’André Tshokuta, inspecteur de l’enseignement affecté à 90 km de Kenge. « Je suis obligé de rentrer à la fin de chaque mois pour toucher mon salaire. Je dépense plus de 50.000 FC pour le transport », raconte-t-il à economico.info.

 

Loin d’être un cas isolé, d’autres enseignants doivent parcourir jusqu’à 150 kilomètres dans des conditions souvent précaires pour toucher leur rémunération. « Imaginez combien ils gaspillent pour le transport et la restauration. Quelqu’un qui perçoit 252.000 FC et dépense 90.000 FC pour le transport, combien lui reste-t-il ? », s’interroge André Tshokuta.

 

 

Face à ces difficultés, certains enseignants plaident pour un retour à l’ancien système de paiement. « Beaucoup d’agents réclament de pouvoir être payés directement de main en main. Pour eux, c’est une solution plus simple et moins coûteuse », rapporte-t-il.

 

Ajoutant à ce calvaire, André Tshokuta souligne que dans certaines zones, les agents payeurs mettent jusqu’à deux ou trois mois pour arriver, ce qui pousse de nombreux enseignants à s’endetter pour faire face à leurs besoins quotidiens.

 

Ben TSHOKUTA

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