Le retour en grâce économique sous Tshisekedi, le produit intérieur brut (PIB) atteint des sommets historiques.
Après des années de stagnation économique, la République démocratique du Congo (RDC) semble avoir trouvé son second souffle sous la présidence de Félix Tshisekedi. Les chiffres du produit intérieur brut (PIB) sont éloquents d’après la banque centrale du Congo : la croissance a atteint des sommets historiques, suscitant l’admiration et la polémique au sein des autorités, de la population, des politiques et des économistes.
Comparaison positive avec le Rwanda alors que la RDC peinait à décoller économiquement ces dernières années, son voisin le Rwanda a connu une trajectoire bien différente. Sous la houlette du président Paul Kagame, l’économie rwandaise a connu une progression fulgurante, devenant un modèle de réussite dans la région. Cependant, la donne semble changer avec l’arrivée de Félix Tshisekedi à la tête de la RDC en 2019.
Le PIB congolais, qui avait amorcé une timide progression sous Joseph Kabila, a connu une véritable envolée sous Tshisekedi. Après une légère baisse en 2020 due à la crise sanitaire, le PIB a repris une croissance soutenue, atteignant des niveaux jamais vus auparavant dans l’histoire économique du pays, entre 2021 et 2023.
Tshisekedi, le champion de la croissance selon l’analyste politique congolais Alain Daniel Shekomba, “avec l’avènement du président Tshisekedi au pouvoir en RDC en 2019, le pays a atteint un niveau de PIB qu’il n’avait pas connu entre 1994 et 2023. C’est un exploit sans précédent”.
Cependant, cette victoire suscite des interrogations. Peut-on réellement parler de croissance si celle-ci ne se traduit pas par une amélioration tangible des conditions de vie de la population ?
Des économistes pointent que malgré ces chiffres encourageants, la pauvreté reste une réalité pour des millions de congolais.
De Joseph Kabila à Félix Tshisekedi, une économie en mouvance
À travers l’héritage laissé par Joseph Kabila, Shekomba rappelle que la RDC avait déjà connu des phases de croissance. Entre 2001 et 2018, le PIB avait connu des fluctuations dramatiques, avec un pic en 2006 suivi d’une stagnation. “Kabila a démarré un cycle de croissance, mais la question demeure : pourquoi cette tendance ne s’est-elle pas maintenue ?”
Les éternelles promesses politiques semblent prêter le flanc à des critiques acerbes. Les sceptiques se demandent si Tshisekedi saura aller au-delà des résultats chiffrés et se concentrer sur une véritable réévaluation des politiques publiques.
Investissements Étrangers, un baromètre troublant
Les Investissements Étrangers Directs (IED) sont souvent présentés comme un indicateur de la santé économique d’un pays. Après un pic en 2012, la RDC a traversé des périodes difficiles, culminant en une chute en 2009. Bien que les chiffres semblent prometteurs de 2020 à 2022, la transparence des données en 2023 laisse encore à désirer.
« Les IED doivent être le moteur du développement, mais la confiance des investisseurs peut facilement s’estomper face à l’incertitude », rappelle Shekomba. Cela soulève des questions quant à la pérennité de cette dynamique et à la capacité du gouvernement à établir un climat d’investissement souhaitable.
Malgré ces critiques, Félix Tshisekedi semble avoir réussi là où ses prédécesseurs avaient échoué. La RDC, longtemps considérée comme un gouffre économique, semble enfin voir le bout du tunnel sous l’ère Tshisekedi. Reste à savoir si cette embellie économique se traduira par une amélioration tangible des conditions de vie de la population congolaise.
S. Tenplar NGWADI