Les marchés du groupement de Batangi-Mbau, dans le territoire de Beni, affichent une tendance à la baisse des prix des produits agricoles depuis plusieurs semaines. Une bouffée d’air frais pour les populations locales, durement éprouvées par les conflits et les difficultés d’approvisionnement.
Selon des sources locales, un bassin de patates douces, autrefois vendu à 25 000 francs congolais (environ 12,5 USD), se négocie désormais à 10 000 francs (5 USD). La farine de manioc a également vu son prix divisé par deux, passant de 20 000 à 10 000, voire 8 000 francs congolais (4 USD). Le prix du sac de charbon de bois a lui aussi chuté, passant de 60 000-70 000 francs à 40 000, voire 35 000 francs congolais (17,5 USD).
Cette tendance à la baisse, observée depuis environ trois mois, concerne plusieurs localités agricoles du groupement de Batangi-Mbau, notamment Mayi-Safi, Mama-Neema, Bango, Mukondi, Kakuka, Kitsimba et Vido.
Facteurs de la baisse : sécurité et infrastructures
Les agriculteurs attribuent cette évolution positive à l’accalmie sécuritaire relative dans la région, leur permettant d’accéder plus librement à leurs champs. Le renforcement des effectifs des forces conjointes FARDC-UPDF (Forces armées de la RDC et Uganda People’s Defence Force) est salué, tout comme les travaux de réhabilitation de l’axe routier Eringeti-Kainama.
Depuis le début de ces travaux en décembre dernier, les véhicules peuvent plus facilement accéder aux zones agricoles, facilitant l’évacuation des produits vers Eringeti et d’autres centres de consommation. La présence accrue des forces conjointes rassure également la population, en grande partie constituée d’anciens déplacés de guerre revenus dans leurs villages.
Cette amélioration de la situation économique est un signe d’espoir pour cette région longtemps ravagée par les conflits, et souligne l’importance de la sécurité et des infrastructures pour le développement agricole et la stabilité des communautés.
S. Tenplar Ngwadi