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Corridor Lobito : la RDC en profitera-t-elle vraiment ?

Alors que les présidents Félix Tshisekedi (RDC), João Lourenço (Angola), Hakainde Hichilema (Zambie) et le vice-président de la Tanzanie se sont réunis à Lobito pour une séance de travail sur le corridor économique, marquée par la présence inattendue du président américain Joe Biden, des questions persistent quant aux bénéfices réels que la République démocratique du Congo tirera de ce projet ambitieux.

 

Le corridor, qui vise à faciliter l’exportation des minerais des régions minières du Grand Katanga (RDC) et du Copperbelt (Zambie), a suscité un enthousiasme certain. Le consortium Lobito Atlantic Railway, formé de Trafigura, Vecturis et Mota-Engil, s’engage à moderniser les infrastructures, augmentant la fréquence des trains à 49 convois par jour et créant 1 600 emplois directs. Le projet comprend le port de Lobito, le terminal de Mineiro, l’aéroport de Catumbela et le chemin de fer de Benguela, offrant une alternative au transport routier pour l’exportation vers les marchés internationaux.

 

Cependant, l’homme d’affaires et ancien candidat à la présidence congolaise, Alain Daniel Shekomba, exprime un scepticisme prononcé quant aux retombées pour la RDC. Il remet en question le modèle même du corridor, affirmant qu’il profitera principalement aux multinationales impliquées dans sa construction et son exploitation. « C’est un projet qui va essentiellement bénéficier aux multinationales qui l’ont conçu et le rendent opérationnel. La RDC comme l’Angola et la Zambie ne ramasseront que les miettes ! », a-t-il déclaré.

 

Alain Daniel Shekomba pense que la RDC manque d’une stratégie d’intégration économique globale et critique le rôle apparemment passif du président Tshisekedi. Selon lui, la RDC devrait se concentrer sur la création de ses propres corridors reliant l’océan Indien et l’océan Atlantique, ce qui permettrait au pays de devenir un hub logistique majeur. Il insiste sur l’importance de désenclaver les provinces congolaises en exploitant le potentiel de son réseau hydrographique.

 

« En plus, la RDC n’a presque rien à faire transporter sur ce corridor parce que 86 % des minerais produits dans le Katanga appartiennent aux entreprises chinoises qui ne vont pas sortir par l’océan Atlantique », précise-t-il.

 

Le soutien de Joe Biden, bien que significatif suscite « aussi des interrogations sur les véritables motivations économiques qui se cachent derrière l’engagement américain, et sur les retombées réelles pour les populations locales de ces pays riches en ressources », comme l’a souligné Africanews.

 

Ben TSHOKUTA

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