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RDC : après le fiasco du RAM, Augustin Kibassa s’attaque à l’espace avec un partenaire pour acquérir un satellite à Monaco

Le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a signé un protocole d’accord avec la société Monacosat pour le développement d’un projet satellitaire en République Démocratique du Congo (RDC). Cet engagement, pris le 12 novembre 2024 à Monaco, soulève de nombreuses questions sur la pertinence et la légitimité de cette décision, surtout après l’échec retentissant du Réseau Aérien Monétaire (RAM).

 

La Principauté de Monaco, qui ne figure même pas dans le top 50 des pays ayant fait des avancées significatives dans le domaine spatial, a pourtant été choisie comme partenaire stratégique pour ce projet ambitieux. Avec seulement un satellite en orbite à son actif, Monaco apparaît comme un « nain » dans l’industrie spatiale, tandis que des pays comme les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde dominent le marché avec plus de 2 000 satellites.

 

Pourquoi alors Augustin Kibassa a-t-il décidé de s’associer avec un acteur aussi marginal ? Il pourrait y avoir des intérêts cachés derrière cette décision. L’absence d’une société de télécommunications en RDC pose également la question de la viabilité du projet : comment la RDC pourra-t-elle communiquer avec son propre satellite ? Devra-t-elle recourir aux entreprises étrangères pour établir cette connexion ?, s’interroge Finances Entreprises RDC.

 

Des objectifs flous ?

 

Selon le ministère des PTN, « ce projet vise à réduire la fracture numérique en RDC, à améliorer l’accès aux technologies de l’information et de la communication dans les domaines de la santé et de l’éducation, ainsi qu’à numériser les services publics ». Cependant, ces objectifs semblent ambitieux pour un pays qui peine déjà à mettre en place un réseau de fibre optique suffisant. À ce jour, moins de 10 000 km de câbles ont été installés sur les 50 000 km nécessaires pour couvrir efficacement le territoire.

 

Rappelons que c’est le ministre Augustin Kibassa qui avait amené un autre projet controversé il y a quelques années, le fameux RAM (Registre des appareils mobiles), dont les Congolais gardent encore frais en mémoire. Le ministre était convaincu que ce projet allait contribuer au développement du numérique en RDC jusqu’à ce qu’il ait fait flop, a écrit Finances Entreprises RDC.

 

La même source s’interroge même comment un pays comme la RDC, qui ne dispose d’aucune entreprise de télécommunications appartenant ni à l’État ni à un Congolais, peut-il acquérir un satellite ? « Par quel moyen va-t-on communiquer avec ce satellite ? Sans doute en utilisant les sociétés de télécommunications opérationnelles en RDC alors que toutes sont étrangères, dont le Rwanda, pays avec lequel on est en guerre, dispose même d’actions dans une d’entre elles, à savoir Africell. Il se pose donc un problème d’opportunité également. Ne devait-on d’abord disposer d’une société de télécommunications avant de prétendre acquérir un satellite ? ».

 

Rédaction

 

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