Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, est au cœur d’une controverse majeure concernant la gestion des fonds alloués à la modernisation de sa voirie urbaine. Entre 2021 et 2023, un montant colossal de 171 millions de dollars américains a été engagé pour améliorer les infrastructures routières de la ville. Cependant, un rapport d’enquête du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) révèle des irrégularités alarmantes qui soulèvent de nombreuses questions.
Selon le rapport, seulement 70,5 millions de dollars ont été effectivement financés, soit un taux de décaissement de 40,9%. De ce montant, environ 22,3 millions de dollars ont été alloués à la première phase du projet “Zéro trou”, tandis que près de 40 millions de dollars ont été investis dans le projet “Tshilejelu”. Pourtant, ces fonds ne figurent pas dans les lois de finances pour les années 2021 à 2023, laissant planer un doute sur la transparence des opérations.
La reddition des comptes pour l’année 2022 ne mentionne que deux projets : la route Elengesa, avec un coût de 2,5 millions de dollars, et la route Yolo Médicale-Mombele, pour un montant de 6 millions de dollars. Cela soulève une question importante : où sont passés les autres fonds ?
Le rapport du CREFDL va plus loin en révélant que 80% des routes réhabilitées ou construites au cours des deux dernières années sont déjà devenues impraticables. Ce constat accablant survient malgré un décaissement de 70 millions de dollars, soulevant des interrogations sur la qualité des travaux réalisés et la gestion des fonds publics.
Face à cette situation préoccupante, l’ONG CREFDL appelle le parlement à interpeller le Ministre des infrastructures et travaux publics afin qu’il s’explique sur la gestion des 70,5 millions de dollars investis dans ces projets d’infrastructure.
S. Tenplar NGWADI