La République Démocratique du Congo (RDC) se prépare à des négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI) entre le 30 octobre et le 14 novembre 2024, qui pourraient redéfinir le paysage économique du pays d’après le gouvernement. Au cœur de ces discussions se trouve un nouveau Programme Économique soutenu par la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et le Programme au titre du Fonds de Résilience et de Durabilité (FRD), avec un montant total de 2,5 milliards USD à la clé.
Lors de la réunion du Conseil des ministres du 1er novembre, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba, a exposé les enjeux majeurs de ces négociations. Les conclusions de ces pourparlers seront soumises au Conseil d’Administration du FMI en décembre 2024 pour validation. « Cette conclusion se fondera sur le cadrage macroéconomique, comprenant les critères quantitatifs, le solde budgétaire et les cibles indicatives », a-t-il précisé.
La répartition des fonds est révélatrice des priorités du gouvernement : 1,5 milliard USD pour la FEC et 1 milliard USD pour le FRD. Toutefois, Doudou Fwamba a averti que ces montants ne seront débloqués que si les réformes proposées sont jugées « ambitieuses ». Les décaissements de la FEC visent à renforcer les réserves de change de la RDC pour répondre aux besoins de la balance des paiements de la Banque Centrale. Cependant, le gouvernement espère également obtenir une part de ces fonds pour investir dans des projets nationaux.
Les ressources du FRD, quant à elles, seront directement allouées au Compte général du Trésor pour soutenir les politiques publiques du gouvernement central. Mais cette aide internationale soulève des questions : la RDC risque-t-elle de devenir encore plus dépendante du FMI ? Les précédents programmes ont-ils réellement profité au développement durable du pays ?
Il est important de rappeler que Kinshasa a récemment achevé un programme économique avec le FMI en juillet 2021, qui avait abouti à une Facilité Élargie de Crédit de 1,52 milliard USD. Ce programme a été mis en œuvre sur trois ans, mais les résultats sont mitigés. Beaucoup s’interrogent sur l’efficacité des mesures prises et sur leur impact réel sur l’économie congolaise.
Les négociations à venir s’annoncent donc comme un test décisif pour la capacité du gouvernement congolais à mener des réformes profondes tout en évitant une nouvelle spirale d’endettement. Les attentes sont élevées, mais les scepticismes demeurent. La RDC saura-t-elle tirer parti de cette opportunité sans compromettre sa souveraineté économique ?
L’avenir nous le dira !
S. Tenplar NGWADI
