La décision du gouvernement congolais de verser une prime complémentaire aux enseignants dans le cadre de la gratuité de l’enseignement primaire a suscité une vague d’indignation dans le pays. Alors que la prime est fixée à 20 000 francs congolais (FC) pour les enseignants du primaire et 50 000 FC pour les autres personnels de l’éducation, de nombreux congolais dénoncent une véritable insulte envers ces travailleurs essentiels.
« Je vous assure à 100% vous êtes remplie de mauvaise foi, vous détestez ce pays ! Vous avez très sérieusement des cœurs NOIRS. Puisse Dieu nous délivrer de vous! », s’est indigné un jeune congolais sur les réseaux sociaux.
Salaires de misère
Pour de nombreux observateurs, ces primes “dérisoires” révèlent le mépris du gouvernement envers les enseignants.
« Vraiment, pourquoi ce pays nous fait autant la honte ? Que représente 20.000fc soit 6,8$ ? Pourquoi avoir cette méchanceté envers les enseignants qui souffre déjà d’un engouement d’élèves dans les salles de classe », s’est insurgé un autre internaute.
Les comparaisons avec les indemnités accordées aux députés et soldats n’ont fait qu’envenimer la polémique. « La prime d’un député qui participe au congrès est de 2950000 FC équivalent à 1000$ USD. À chaque réunion des membres de L’Union sucrée 1000$ également de transport par membre. Ne parlons même pas de la prime d’un soldat au front », a dénoncé un jeune entrepreneur congolais.
Sacrifice des enseignants au-delà de la question salariale, c’est tout le dévouement des enseignants qui est remis en cause. « Insulte aux enseignants malgré leur sacrifice. Avons-nous vraiment pitié de nos enseignants ? Une raison de plus de les exciter à la grève générale », a déploré un internaute.
Face à cette indignation générale, le gouvernement congolais se retrouve acculé. La priorité accordée aux primes des élites politiques et militaires au détriment des enseignants semble difficilement justifiable aux yeux de la population.
Alors que l’éducation est considérée comme un levier essentiel pour le développement du pays, cette décision risque d’alimenter un peu plus le mécontentement dans le corps enseignant. Le gouvernement Tshisekedi aura fort à faire pour regagner la confiance des enseignants et de l’opinion publique sur cette question capitale.
S. Tenplar NGWADI