Dans un pays où les débats sur le développement sont plus que jamais d’actualité, l’ancien candidat président de la République Démocratique du Congo (RDC), Alain Daniel Shekomba, remet en question des discours bien établis concernant les causes du sous-développement de la nation. Alors que des figures emblématiques telles que Matata Ponyo, Vital Kamerhe et Godé Mpoyi soulignent l’importance du binôme institution-leadership, Daniel Shekomba se démarque en arguant que la véritable faiblesse réside dans le capital humain et appelle à un renforcement de l’éducation nationale.
Les enjeux d’une définition de l’institution
Selon Shekomba, une institution est essentiellement « une convention de vie commune » créée pour encadrer les interactions entre acteurs sociaux. Il insiste sur le rôle fondamental des arbitres impartiaux, représentant l’autorité, qui assurent la mise en œuvre correcte de ces conventions figurant dans la constitution et les lois. Ce point de vue soulève la question de la nature et de l’autorité des institutions, des concepts qui, selon lui, sont souvent mal interprétés.
« Le binôme institution-leadership est une pure fiction », déclare-t-il avec conviction. Pour lui, ces conceptions ne représentent qu’un cadre organisationnel sans véritable substance, car ils dépendent entièrement des compétences et des actions des personnes qui les animent.
Un cri de ralliement pour l’éducation
Fort de ses analyses, Shekomba s’attaque frontalement aux racines du mal congolais en affirmant que « c’est l’homme congolais qui est la cause des problèmes, et non des abstractions comme l’institution ou le leadership ». Il prône une attention particulière à l’éducation, affirmant que la RDC ne pourra se développer que si l’on investit dans les connaissances utiles des Congolais. Tout effort de développement sans un capital humain qualifié serait, selon lui, voué à l’échec.
Ce sujet, aux implications profondes pour l’avenir du pays, sera au cœur d’une série de discussions organisées par economico.info tout au long du mois de septembre. Des acteurs du monde académique, politique et économique seront sollicités pour explorer l’approche la plus réaliste pour le développement de la RDC, en évaluant si le binôme institution-leadership peut réellement être une voie viable face aux nécessités d’une éducation nationale renforcée.
S. Tenplar NGWADI