Le ministre d’État à l’Agriculture et à la Sécurité alimentaire, M. Grégoire Mutshail Mutomb, a révélé jeudi 28 août, que le gouvernement de la République Démocratique du Congo met à disposition cinq mille hectares de terre pour les étudiants et jeunes entrepreneurs. Cette initiative, intitulée “Un hectare pour un étudiant, un hectare pour chaque jeune”, a été initiée par le professeur Patrick Onoya Tambwe et vise à encourager l’entrepreneuriat agricole dans l’hinterland de Kinshasa.
Lors d’une audience avec une délégation d’étudiants de l’Université de Kinshasa, le ministre a déclaré : « Ensemble, soutenons l’entrepreneuriat agricole pour faire de la revanche du sol sur le sous-sol une réalité ». Ces mots résonnent comme un appel à l’action pour les jeunes, mais soulèvent également des questions intéressantes sur la viabilité et les implications de ce projet ambitieux.
Une opportunité ou un mirage ?
Si l’initiative semble prometteuse, elle ne manque pas de susciter des interrogations. Comment ces jeunes, souvent peu expérimentés en agriculture, pourront-ils gérer ces terres ? Quels seront les soutiens techniques et financiers offerts par le gouvernement ? Et surtout, cette allocation de terres ne risque-t-elle pas de créer des tensions avec les agriculteurs locaux déjà en difficulté ?
La voix des étudiants
De leur côté, les étudiants se montrent partagés. Si certains voient cette initiative comme une chance inédite de s’impliquer dans l’agriculture et de contribuer à la sécurité alimentaire du pays, d’autres expriment des réserves. « Nous n’avons pas tous une formation en agriculture. Qui va nous aider sur le terrain ? » s’interroge une étudiante en agronomie sous l’anonymat au micro de economico.info. « Il est impératif que le gouvernement nous accompagne réellement ».
« C’est une belle idée. Je tiens tout d’abord à féliciter chaleureusement Monsieur le Professeur Patrick Onoya pour cette initiative remarquable qui est le projet “Un hectare pour un étudiant”. Ce projet permettra non seulement de rendre les étudiants plus responsables et compétitifs dans leur futur professionnel, mais également de répondre efficacement à la problématique de l’insécurité alimentaire qui affecte la ville-province de Kinshasa. Les 5.000 hectares mis à notre disposition revêtiront une importance cruciale pour les étudiants entrepreneurs. En tant que chercheur en agronomie, je soutiens pleinement cette démarche. Mais qu’en est-il du soutien technique et des ressources nécessaires pour cultiver ces terres ? », a déclaré Don Bomashi, ingénieur AO en agronomie.
Un projet ambitieux mais risqué ?
Derrière l’enthousiasme affiché, la question demeure : ce projet est-il vraiment réalisable ? Les défis logistiques, financiers et techniques sont nombreux. De plus, la RDC fait face à des problèmes structurels dans son secteur agricole, tels que l’accès limité aux marchés et aux ressources.
S. Tenplar NGWADI