Confirmée par des sources au ministère de la Justice et à l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’arrestation de Bernard Takaishe, ancien vice-ministre de la Justice en République Démocratique du Congo (RDC) est survenue suite à un rapport accablant faisant état de la disparition de 5 millions de dollars américains destinés à la construction d’une nouvelle prison à Kinshasa.
Le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba, aurait donné instruction d’arrêter Takaishe après l’exploitation du rapport de l’IGF, qui révèle que les fonds versés à une société privée en 2021 ont disparu sans laisser de traces. Selon un responsable de l’IGF, « la société a fermé ses portes et les fonds restent introuvables ». Les enquêtes sont actuellement en cours, mais l’absence de clarté sur les raisons exactes de l’arrestation de Bernard Takaishe soulève des questions alarmantes sur le respect des droits fondamentaux dans le pays.
La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) a exprimé sa profonde préoccupation suite à cette arrestation, mettant en lumière le flou entourant les motifs de détention. Le 19 août, Bernard Takaishe aurait été contacté par un haut cadre des renseignements militaires, anciennement appelés DEMIAP, pour une rencontre qui ne s’est jamais tenue. Le lendemain, alors qu’il se présentait à nouveau à la DEMIAP, il a été appréhendé par des agents de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) et n’a depuis reçu aucune explication sur les raisons de son arrestation.
Dans un message publié avant son interpellation, Bernard Takaishe avait alerté sur la situation : « J’ai reçu, le samedi dernier à 15h47, un appel téléphonique d’une personne se présentant comme responsable de la DEMIAP, me demandant de le rencontrer ce lundi à son bureau. Étant donné que je ne me reproche de rien, j’ai décidé de répondre à cette invitation. Le présent message tient lieu d’alerte ».
Rédaction