Les ménages dans la ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), déboursent chaque jour 800.000 dollars américains pour l’achat de charbon de bois. Cette information alarmante a été révélée par Al Kitenge, analyste économique et stratège, lors de l’ouverture de la deuxième édition du forum national de la société civile sur l’énergie, ce mardi 20 août 2024.
Selon Kitenge, ces dépenses mensuelles s’élèvent à 25 millions de dollars, soulignant le coût élevé de la cuisson des aliments avec du charbon par rapport à l’électricité. « Cuire les aliments avec du charbon coûte deux fois et demie plus cher que cuire les mêmes aliments avec de l’électricité », a-t-il déclaré, mettant en lumière l’impact économique significatif de cette dépendance.
L’analyste a également insisté sur le fait que l’électricité doit être considérée comme un bien économique par le gouvernement congolais. « Quand nous leur renvoyons l’électricité (Zambie, Angola, Afrique du Sud, Centre Afrique et autres), nous le faisons à 5 centimes le kilowattheure, alors que lorsque les autres nous envoient de l’électricité, c’est à 15 centimes », a-t-il expliqué. Cette disparité souligne les enjeux économiques qui influencent les investissements dans le secteur électrique en RDC.
Al Kitenge a critiqué la perception selon laquelle il faudrait fournir de l’électricité gratuite aux populations. « Les gens n’ont pas besoin de l’électricité gratuite. Ils ont besoin du développement social », a-t-il affirmé. Il a plaidé pour une approche qui favorise la création d’emplois et des opportunités économiques permettant aux citoyens d’accéder à des biens essentiels, y compris l’électricité.
Il a également remis en question l’efficacité des politiques actuelles, notamment celle de la gratuité de l’électricité mise en œuvre par l’Agence nationale d’électrification et des services énergétiques en milieu rural et périurbain (ANSER) à travers le projet Mwinda. Selon lui, cette initiative ne résoudra pas les problèmes d’accès à l’électricité en RDC.
Ben TSHOKUTA