Alain-Daniel Shekomba, ancien candidat à la présidentielle de 2018, a proposé une réflexion audacieuse sur l’avenir économique de la République Démocratique du Congo (RDC). Dans une récente interview accordée à Economico Info, il a mis en lumière l’importance de la chaîne globale des valeurs (Global Value Chain, GVC) dans l’optimisation des profits et des richesses d’un pays.
« La chaîne globale des valeurs permet d’optimiser le profit final en utilisant les meilleurs prix des ressources à chaque étape de la production, de la logistique et de la distribution. Les investisseurs cherchent constamment à maximiser leurs profits. Dans ce cadre, la délocalisation représente une stratégie visant à tirer parti des avantages offerts par la GVC, un phénomène indissociable des Investissements Étrangers Directs (Foreign Direct Investment, FDI) », a souligné l’homme politique Daniel Shekomba.
Un point central de son argumentation repose sur le fait que les finances publiques d’un État dépendent essentiellement des taxes et des redevances. Pour le père de la tribune de stratège, pour augmenter la richesse nationale, il est impératif d’accroître les contributions fiscales tant en quantité qu’en valeur. Chaque décision politique doit donc être éclairée par cette réalité économique.
L’ancien candidat à la présidentielle ne s’est pas limité à une simple description de la situation. Il a également critiqué le statu quo existant au sein de l’économie congolaise. Selon lui, « le secteur économique de la RDC ne fonctionne pas correctement, car ceux qui se prétendent économistes se basent sur de mauvais paradigmes ». Il a mis en garde contre la tendance croissante au protectionnisme économique au sein du gouvernement congolais, arguant que des études sérieuses montrent qu’il existe une corrélation négative entre le protectionnisme et la création de richesses, à hauteur de 80%.
« Je m’oppose fermement à cette fièvre protectionniste qui semble gagner le gouvernement congolais ces derniers jours », a-t-il déclaré. Pour lui, ignorer l’impact des chaînes globales des valeurs et se replier sur des mesures protectionnistes nuira à la croissance économique et à l’attractivité du pays pour des investissements étrangers.
Alain-Daniel Shekomba appelle donc à une prise de conscience collective, tant des gouvernants que des acteurs économiques, afin de regagner la compétitivité et d’investir dans une stratégie économique globale qui favorise le développement durable et inclusif de la RDC.
S. Tenplar NGWADI